Podcast
Mara Dobresco et Géraldine Dutroncy, pianistes, et Elisa Humanes percusssioniste, évoquent le quatuor Face à Face, qu’elles ont formé avec la percussioniste Hélène Combolotti. Elles évoquent le travail de leur quatuor et le programme de ce cd.
Bouillon de culture
Comment un tel quatuor à la mise en place si parfaite qu’elle est transcendée par une liberté, un swing, une beauté sonore, une joie rayonnante est-il si peu connu ?
Un Américain à Paris de Gershwin, West Side Story de Bernstein, Outside Rhythms d’Alexandros Markeas ont été un triomphe public… que les deux pianistes, seules à quatre mains, ont à nouveau remporté le lendemain dans un récital tout aussi épatant et américain.
Le lendemain, salle de la Pléiade à La Riche, le quatuor Face à face entrait en scène : deux pianos, une forêt de percussions dans la lueur dorée des projecteurs, deux gigantesques marimbas et l’énergie, le raffinement et la joie communicative de quatre musiciennes. La Sonate de Bartok révèle, dans un jeu subtil des percussions, des couleurs plus impressionnistes que fauves avant que « Nagoya Marimbas », de Reich, ne déchaîne la folie virtuose de ses acrobaties rythmiques. Ragtimes, clins d’œil avec Bolcom, puis à deux pianos complices, les rues s’animent de pas de danses, de klaxons et du souvenir de Gene Kelly pour une balade avec Gershwin d’un « Américain à Paris ». De l’autre côté de l’Atlantique, « West Side Story » de Bernstein ouvrait, dans un spectaculaire ballet de mailloches et de baguettes un monde de rythmes endiablés qui mettent des fourmis dans les pieds. Mais dans cette magnifique transcription pour « seulement » deux pianos, percussions et bonheur (communicatif !) de jouer ensemble, la musique se fait parfois d’une mystérieuse poésie quand s’élèvent aux vibraphone et pianos des arcs-en-ciel dans des nuances qui tutoient le silence. La salle, sous le charme, retient son souffle, sourit, exulte…