Le Disque contemporain de la semaine

Le premier disque du nouveau label Scala Music nous propose un programme festif autour de la musique américaine. Gershwin, Bernstein ou Markeas dans des arrangements inédits pour piano et percussions; le tout mené par l’énergique Quatuor face à face !

Quatre femmes, quatre muses, quatre interprètes pour créer quatre compositeurs d’esthétiques et d’univers différents. De l’énergie joyeuse du célèbre West Side Story de Leonoard Bernstein à la nouvelle œuvre d’Alexandro Markeas, le quatuor Face à Face convoque les rites, les rythmes, les incantations et les danses. Ces quatre musiciennes puisent l’énergie aux racines du son, convoquent les mythes pour un programme fait d’éclat et de célébrations joyeuses.

Emilie Munera & Rodolphe Bruneau-Boulmier (26/12/2021), Radio France

Podcast

Mara Dobresco et Géraldine Dutroncy, pianistes, et Elisa Humanes percusssioniste, évoquent le quatuor Face à Face, qu’elles ont formé avec la percussioniste Hélène Combolotti. Elles évoquent le travail de leur quatuor et le programme de ce cd.

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Frédéric Hutman, Ondes Sensibles

Bouillon de culture

Comment un tel quatuor à la mise en place si parfaite qu’elle est transcendée par une liberté, un swing, une beauté sonore, une joie rayonnante est-il si peu connu ?
Un Américain à Paris de Gershwin, West Side Story de Bernstein, Outside Rhythms d’Alexandros Markeas ont été un triomphe public… que les deux pianistes, seules à quatre mains, ont à nouveau remporté le lendemain dans un récital tout aussi épatant et américain.

Alain LOMPECH (Novembre 2021), Classica

On The Other Side

Face à face, deux pianos et des percussions pour rendre un hommage chaleureux à la musique de Georges Gershwin et Leonard Bernstein.

Cette pétulante promenade urbaine entre trois époques et deux continents pourrait bien constituer un traitement idéal contre la dépression saisonnière. On y rencontre quatre musiciennes généreuses et complices, issues du CNSMD de Paris – Mara Dobresco et Géraldine Dutroncy aux pianos, Elisa Humanes et Hélène Colombotti aux percussions – et trois compositeurs des XXe et XXIe siècles, aux univers voisins.

Sans revendiquer l’influence de George Gershwin (1898-1937), dont il jouait et dirigeait volontiers la musique, Leonard Bernstein (1918-1990) a travaillé, comme lui, à réconcilier les harmonies savantes et les rythmes populaires.

[…]Avec sa pièce « pensée comme un postlude, un commentaire décalé » des Danses symphoniques de West Side Story, mais conçue de telle manière qu’elle emboîte le pas à An American In Paris, Alexandros Markeas (né en 1965) rend un hommage sans décalage aux deux Américains. Lui seul a écrit directement pour les instruments du quatuor Face à Face, dédicataire de sa pièce. D’abord pensées pour l’orchestre symphonique, les deux autres existent dans d’astucieuses transpositions chambristes, qui tirent autant parti du potentiel percussif des pianos que des qualités discursives et poétiques des percussions.

[…]Détail qui n’en est pas un, ce album euphorisant nous arrive d’un label tout neuf, Scala Music, attaché à la Scala, lieu de concert parisien, et à sa future sœur provençale. C’est à la Scala Paris, commanditaire de l’oeuvre , que le quatuor Face à Face a créé Outside Rhythms en octobre 2020, avant d’enregistrer le programme en live au festival Muse & Piano du Louvre Lens.

Sophie Bourdais, Télérama

Le lendemain, salle de la Pléiade à La Riche, le quatuor Face à face entrait en scène : deux pianos, une forêt de percussions dans la lueur dorée des projecteurs, deux gigantesques marimbas et l’énergie, le raffinement et la joie communicative de quatre musiciennes. La Sonate de Bartok révèle, dans un jeu subtil des percussions, des couleurs plus impressionnistes que fauves avant que « Nagoya Marimbas », de Reich, ne déchaîne la folie virtuose de ses acrobaties rythmiques. Ragtimes, clins d’œil avec Bolcom, puis à deux pianos complices, les rues s’animent de pas de danses, de klaxons et du souvenir de Gene Kelly pour une balade avec Gershwin d’un « Américain à Paris ». De l’autre côté de l’Atlantique, « West Side Story » de Bernstein ouvrait, dans un spectaculaire ballet de mailloches et de baguettes un monde de rythmes endiablés qui mettent des fourmis dans les pieds. Mais dans cette magnifique transcription pour « seulement » deux pianos, percussions et bonheur (communicatif !) de jouer ensemble, la musique se fait parfois d’une mystérieuse poésie quand s’élèvent aux vibraphone et pianos des arcs-en-ciel dans des nuances qui tutoient le silence. La salle, sous le charme, retient son souffle, sourit, exulte…

Philippe Haller, La Nouvelle République